jeudi 22 décembre 2016



UN CADEAU DE NOËL 
DE
ZE CARRION



Ze Carrión nous envoie ses dernières oeuvres comme cadeau supplémentaire à tout  ce qu'il a laissé sur nos murs.
Merci César!! C'est trop gentil!

 Bonnes fêtes de la part des élèves du Jovellanos qui se sont bien amusés avec toi.


mardi 20 décembre 2016

LES MURS DU COLEGIO





César Carrion, qui signe Ze Carrion, est un peintre urbain connu pour ses oeuvres d'art contemporain, et surtout pour ses graffitis sur les murs des villes.
Comme il a été présent dans notre école, on en a profité pour lui poser quelques questions.
·        Bonjour, César. On aimerait te poser quelques questions.
Bien sûr.
·        Comment t'es-tu commencé à t'intéresser à l'art ?
Quand j'avais 10-11 ans, je sortais avec mes amis pour peindre des graffitis sur les murs et je signais avec mon surnom: Ze Carrion.
·        Pourquoi as-tu choisi exactement la peinture comme expression artistique ? Et pourquoi précisément le graffiti ?
J'ai choisi la peinture parce que, pour moi, c'est une façon de m'évader de la réalité et de me sentir libre. En plus, ça m'aide à croître comme personne, réfléter mes angoisses et mes préocupations, et les partager avec d'autres personnes.
·        As-tu eu une formation artistique ?
J'ai fait la carrière universitaire de Beaux-Arts, qui en fait m'a vraiment déprimé parce qu'on me disait que je savais uniquement combiner les couleurs et que j'avais un bon nom d'artiste; mais rien de plus.
Avec le temps, je me suis rendu compte que je ne devais pas m'arrêter avec ça, et j'ai continué par moi-même.
Je me suis intéressé au monde du vidéo-art: faire de l'art avec un support de vidéo, qui brise avec l'idée du cinéma.
·        Est-ce que ton expérience avec l'université a changé ta philosophie de vie ?
Oui; j'ai commencé à me rendre compte que, même si tout le monde rêve avec des grandes voitures, il faut s’ en tenir à la réalité, car, en plus, l'argent n'est pas le plus important: il est plus important, au moins pour moi, d'être heureux. Et c'est l'art, la peinture et le graffiti qui me rendent heureux. Il ne faut pas arrêter de se battre pour ce qu'on veut vraiment.
En plus, il faut savoir que, d'une manière ou de l'autre, on s'inspire tout le temps de tout. On n'est pas des êtres individuels dont les opinions, le style, les goûts ou la forme d'être surgissent  génuinement, mais des feuilles en blanc qui sont constamment influencées par des facteurs externes. Par exemple, on peut voir quelqu'un dans la rue et nous dire qu'on aimerait avoir le même style que lui, alors on s'achète les mêmes vêtements; ou alors on voit quelque chose qui nous inspire, et on essaye de faire la même chose.

·        Il y a beaucoup de gens qui sont intéréssés par l'art mais qui ont peur de s’y consacrer, en pensant que ça n'a pas beaucoup de débouchés  Qu'est-ce que tu penses de ça ?
En fait, les Beaux-Arts ont beaucoup de debouches proffessionnels parce que, si on s'en rend compte, tout est esthétique. Il y a des carrières comme l'architecture qui comporte une partie artistique et créative. En plus, dehors, on voit beaucoup de graffitis comme ceux que je fais.
·        Quel est le procès pour réaliser tes oeuvres murales ?
C'est important d'avoir une morale parce que les espaces publiques sont de tout le monde et c'est pour cela que je préfère demander la permission avant d'agir. Parfois, simplement, on m'appelle.
Pour moi, le graffiti c'est s'appropier de l'espace publique pour améliorer son image.

·        Est-ce que tu utilises les réseaux sociaux pour montrer tes oeuvres ?
Oui, les nouvelles technologies permettent  la publication de mes peintures et le fait que des personnes de tout le monde puissent les voir.
·        Quelles sont tes influences ?
J'aime beaucoup Goya, Van Gogh, et surtout Velázquez.
Avec un seul trait, il dessine tout un visage !
Quant à mes contemporains, je n'ai pas une spéciale préference.

·        C'est tout, César, merci pour ton temps !
À vous.



Un article de Kamar Boughaba, Mounat El Jarmouni, Saad Mouarrik et Sara Haouzi


mercredi 30 novembre 2016

CONCOURS: UNE NOUVELLE.....POUR FAIRE PEUR!



Le mois de novembre est fini. Il est temps de se mettre à lire les meilleurs récits des élèves.  Pour illustrer ces nouvelles, j'ai choisi l'oeuvre de René Magritte. Qui est-ce?  Et bien un nouveau petit concours s'ouvre. Cherchez et présentez votre travail.... vous avez jusqu'après les vacances de Noël. 


René Magritte, Le fils de l'homme, 1964

VOICI DONC LES MEILLEURES NOUVELLES.
(L'ORDRE EST ALÉATOIRE, À VOUS DE CHOISIR!)

Une confidence.
Magritte, Les amants, 1928


-        "-Merde, mon discours!" cria Charles, tandis qu’il ramassait ses papiers éparpillés sur le sol. Il           doit être parfait, il doit être parfait… complètement parfait… Il répéta cela plusieurs fois.
-        -Oh, Charles ! Tu as encore l’idée de le présenter à tout le monde ?  Lui demanda ma mère,                  Christine.  Tu sais que tu ne peux pas… tu n’es pas capable …
-          -Tais-toi ! La fille est en train de nous écouter."
Effectivement, comme chaque nuit, j’étais assise dans les escaliers en train d’écouter les conversations de mes parents. C’était bizarre parce qu’ils parlent toujours sur des choses très étranges et sur des sujets qu’aucun père ne voudrait que son enfant sache, mais, apparemment, mon père était une exception: chaque nuit, il m’observait depuis ma cachette, il souriait, et il baissait les yeux. Un acte de complicité, je crois.
Ce jour-là, j’étais très fatiguée et ils étaient en train de parler sur des choses tellement effroyables et affreuses que j’avais décidé d’aller dormir.
Avant d’entrer dans ma chambre, j’allai à la salle de bain pour me brosser les dents. Lorsque je voulus sortir, la porte se bloqua. Quelqu'un était en train de la bloquer. Quelques-uns...
-         "- Papa ! Maman ! La porte de la salle de bain est bloquée. Au secours! Je suis enfermée. Criai -je        de toutes mes forces.
-         - Ne t’inquiète pas, ma petite. C’est moi, papa. Mais je ne vais pas l’ouvrir. Ce soir tu as trop                écouté, n’est-ce-pas, Christine ?
-         - Exactement, et c’est pour cela que tu vas rester enfermée là pendant que nous nous occupons de          nos affaires. Répondit ma mère.
-          - Vos affaires ? Vous voulez … J’essayai de  répondre.
-          -  Au revoir, ma confidente."
Après des centaines de tentatives pour sortir de cette petite prison, je m’endormis dans la baignoire.
Le lendemain, je fus réveillée par quelqu'un cognant à la porte. C’était ma grand-mère.
-         "- Ma chérie ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Allez, lève-toi ! On s’en va. Il y a eu des homicides                 multiples dans ce quartier. Je ne veux pas que tu vives cette expérience traumatisante.
-          - Mais mamie, écoute-moi. Je sais qui est derrière  ces meurtres.
-          - Chloé, arrête de dire n’importe quoi… C’est un sujet très délicat.
-         - Oui, je sais… Mais, hier papa et maman étaient en train de les planifier, j’ai tout écouté. Et ils le        savent, ils savent que je sais tout, je suis leur confidente.
-          -Oh… ma chérie… viens ici… Tes parents sont morts il y a dix ans."
Kamar Boughaba, 2ème Bach.




Le néant






 René Magritte , Le faux miroir  (1928)
"Merde, mon discours !" s'écria-t-elle pendant que les dernières lettres de ses manuscits s'évanouissaient devant elle. Elle regarda ses alentours: tout était en train de s'effondrer, les murs de sa chambre, les plantes du jardin, même le ciel qui luisait. À la fois calme et désesperée, elle essaya de s'emparer des derniers mots qui flottaient devant ses yeux, mais ils glissaient entre ses doigts comme s'il s'agissait de sable.
Elle avait laissé écrit tout ce qui lui était arrivé, pour pouvoir le lire au bon moment et ne pas risquer de l'oublier: comment on l'avait séquestrée, droguée et emprisonnée quelque part où la réalité et la fiction ne semblaient se distinguer l'une de l'autre, et qui disparaissaient et réapparaissaient aussitôt.
Quand cela arrivait, elle prenait beaucoup de temps à se rappeler de ce qui s'était passé.
Elle était dans un cercle qui ne finissait pas et était constamment observée par un être qui anéantissait son espoir aussitôt elle en avait pris possession.
Et voilà qu'elle venait tout juste de terminer son énième discours et que le sol, ses mains et tout son propre être disparaissaient encore une fois.
Le néant. L'endroit où tout lui arrivait.
Elle se sentait hors de son corps (parce qu'elle l'était, d'ailleurs). Elle s'était toujours méfiée du concept d'"âme", mais elle avait commencer à s'en douter: comment était-ce possible qu'elle ne sentait absolument rien, et en même temps, elle savait qu'elle existait ? Comment était-ce possible qu'elle fut consciente de que rien n'existait autour d'elle, et pourtant, elle percevait un regard qui la traversait, et en plus, connaissait parfaitement la forme de l'horrible être d'où ce que regard provenait ?
Il n'y avait absolument rien, exceptée ce qu'elle ressentait: de la peur, de l'angoisse, de la désespoir, tout cela ajouté à la frustration de ne rien pouvoir faire, du fait de ne pouvoir réagir, que ne soit-ce qu'avec un cri.
Elle se sentait bloquée, immobile. Il n'existait que ce qui restait d'elle et le pénétrant regard qui la maintenait consciente de son existence.
Sara Haouzi, 2ème Bach.


René Magritte, Empire des lumières, 1954

La superstition face à la réalité

"-Merde, mon discours!" Cria le petit enfant quand il était en train de courir derrière ses papiers où il avait écrit quelques mots qu'il voulait présenter en classe.
   Ce jour là il faisait un temps de chien. Quand le petit Alex sortait de chez lui en révisant ses exercices concernant la présentation qu'il devait faire en classe de français, soudain commença une tempête qui provoqua  le vol des papiers. Sans se rendre compte, Alex  suivit ses papiers et après quelques minutes, il se retrouva devant une vieille maison un peu effrayante.
Curieux, Alex décida d'entrer.  En ouvrant la porte, il entendit un bruit bizarre, terrifié il décida d'abandonner la maison mais il était trop tard; tout d'un coup, la porte se ferma derrière lui. Alex demeura glacé un petit moment et malgré sa peur il prit son courage et décida de suivre son chemin en cherchant ses papiers tout en pensant que la maison était hantée et qu'il allait se retrouver face à des fantômes. Son premier regard se dirigea vers les escaliers où il  vit des papiers qui étaient en train de voler au premier étage à cause du vent, il constata que c'était son discours.
Content, il courut pour les ramasser mais une autre surprise l'attendait au premier étage, il remarqua quelque chose qui bougeait et il se souvint de tous les contes d'horreur que sa mère lui avait racontés il y avait quelques années. Une ombre s'approcha du petit enfant en lui disant de ne pas avoir peur et Alex associa cette image au portrait de sa défunte grande mère.  Immédiatement il se rappela  que c'était le jour de la  Toussaint et que les esprits de sa famille morte circulaient autour de chez lui.
   Tout d'un coup Alex tomba de son lit et sa mère vint le réveiller pour prendre son petit déjeuner en famille et c'est à ce moment là qu' il se rendit compte  que ce n'était qu'un cauchemar. 
Mounat El Jarmouni
2ème Bac



FELICITATIONS  À TOUT LE MONDE. NOUS PUBLIERONS  D'AUTRES RÉCITS D'ICI QUELQUES JOURS.











vendredi 25 novembre 2016

25 novembre: Jour de la violence contre la femme.

Voici le journal de deux élèves de 4ème qui raconte ce qu'on a fait en classe, il ya quelques jours. Le débat est né immédiatement. Une belle expérience!! Ce petit journal est notre hommage particulier aux femmes qui souffrent la violence et les abus.  La vidéo est aussi un bel exemple.

Journal: 21/11/2016
Ce lundi, en revenant des vacances, on a commencé la classe de Français avec  le ramassage des rédactions de chacun sur l'exercice 10 de la page 68 en rapport avec un texte intitulé « L'éducation à la Française, un modèle outre-Atlantique », que nous devions commenter. Tout de suite, on a parlé rapidement sur la date de la récupération des examens qu’on avait faits. Ensuite, on a ouvert le livre à la page 69 et on a analysé un dessin sur le jour de la femme et on a nommé ses détails pour savoir de quoi il parlait. Alors, en coïncidant ce sujet avec le jour de la violence faite aux femmes et qu’il y avait un concours  qui consistait à créer  un travail d’art plastique  sur cela, on a parlé sur notre création. C’est un arbre qui représentait l'être humain, la vie, et on l’avait décoré avec de bonnes et jolies choses comme des papillons, des fleurs… en les situant  dans les branches, en haut, et avec des choses mauvaises en bas. De là, a on a commencé à parler sur le rôle de la femme au Maroc, l'héritage dont l'homme touche le double que la femme dans quelques cas; comment les femmes peuvent travailler les mêmes heures qu'un homme mais elles ne gagnent pas le même salaire; les femmes qui refusent de travailler pendant qu’elles attendent un mari, et beaucoup de sujets relatifs aux rôles de la femme et de l'homme en dépendant de la situation sociale et économique de la famille, etc..



                                                 Dounia Z.

Aujourd’hui, en cours de français, Madame Salinas a commencé la classe en ramassant les rédactions sur l’éducation française. Après, on a expliqué à Madame Salinas la signification de l’arbre qu’on a fait pour la journée contre la violence contre la femme. Ensuite, on a parlé du machisme et  de l’amélioration des droits de la femme, de la différence des droits de la femme selon le pays, des droits de l’héritage qui normalement favorisent les hommes au Maroc, du salaire différent entre hommes et femmes et des récentes grèves des femmes. Après, on a commenté une caricature du livre qui critiquait l’hypocrisie qu’il y a parfois dans les journées de la femme. Finalement, on a fait un débat sur la distribution des tâches domestiques. 
 Nasr El Farissi






mercredi 9 novembre 2016

"J'AI BEAUCOUP D'AMOUR À LA VILLE D'ALHUCEMAS ET À SES HABITANTS". Les Journées Interculturelles racontées par les élèves de 4ème de ESO

LES JOURNÉES INTERCULTURELLES


Du mardi 18 au vendredi 21 octobre, au Colegio,  on a eu une semaine très animée. En effet, à travers les Journées Interculturelles nommées « Edmundo Seco y la ciudad de Alhucemas » et « José Lacalle y Aluhucemas» des jours 18, 19 et 20 octobre de 2016 nous avons pu connaître des personnages espagnols importants pour notre ville pendant le Protectorat, apprendre un peu d'histoire, mais surtout comprendre que la cohabitation entre différentes cultures est possible quand règne le respect.

Le premier jour,  il y a eu une  inauguration des Journées par le directeur du lycée, Eduardo Garrigós Picó et deux  interventions de  Vicente Moga,  directeur de l’Archivo de Melilla et de  Miguel Lacalle, fils de  José Lacalle Quijano,  premier photographe espagnol d’Alhucemas. 

On a inauguré une exposition photographique de l'oeuvre de José Lacalle sous le nom "Naissance et  développement de la ville" et une autre exposition sur Edmundo Seco. 

Le deuxième jour, pendant la matinée , les élèves de différents lycées de la ville et ceux du Jovellanos  ont pu faire un parcours en ville  en visitant les lieux qui restent de cette époque, guidés par  Vicente Moga,  Miguel et Santiago Lacalle et Abdelhamid Raiss.


Et le troisième et dernier jour, il y a eu un acte de clôture des Journées avec les interventions de professeurs, historiens et écrivains sur "La cohabitation dans la ville: passé et présent". On a rendu aussi hommage à l'écrivain Juan Román.




MAIS QUI ÉTAIT EDMUNDO SECO?





Edmundo Seco, militaire, fut le premier fonctionnaire qui a supervisé la construction civile de la nouvelle ville qui s'est étendue après le débarquement des espagnols en 1925. Grâce à lui, il y eut un grand essor dans le développement urbanistique de notre ville. Il a fondé aussi le "Patronato de Enseñanza" (1932), un centre scolaire qui a offert les premiers cours du bachillerato. C'était un homme de fermes convictions ( Vicente Moga, de l'Archivo de Melilla nous a parlé lors de sa conférence de son appartenance à la Loge maçonnique Cabo Carats) et comme il refusa de participer à la rébellion contre la République Espagnole du 18 juillet 1936, il fut exécuté le 15 juin 1937 à Ceuta par l'armée du Général Franco.


JOSÉ LACALLE: UN TÉMOIN DE L'HISTOIRE


UN VIEIL APPAREIL PHOTO
Quand on est descendus au vestibule du lycée avec la prof de français, on a pu voir avant tout le monde l'exposition de photographies du premier photographe espagnol d’Alhucemas, José Lacalle Quijano, présentée par un de ses fils, Santiago Lacalle Quijano, qui nous a fourni un entretien exclusif pour ce reportage.

Premièrement, Santiago Lacalle a capté notre attention avec un appareil -photo, ancien, très ancien, très grand et lourd, daté entre 1925 et 1930 (Il ne lui manquait que 14 ans pour avoir un siècle!!!). L’appareil était utilisé dans deux de leurs commerces de photographie, un dans la Rue Alhucemas appelé  « Foto África » et l’autre appelé « Foto España »  près de l'Hôtel Florido. 





Les élèves étaient très intéressés par la photographie et ont posé beaucoup de questions sur le thème. Selon Santiago Lacalle, en 1950, quand la photographie a changé en abandonnant le noir et blanc, un style terne mais élégant, et s'est transformée en captant toutes les couleurs; le style est passé à être plus vivant, et il a mieux montré les sensations que transmettaient les paysages. (Nous avons pu apprécier ainsi les belles photos de Miguel et Santiago Lacalle, trois générations de photographes!!.) 

Photo de Maria Angustias Muñoz y Miguel Lacalle
FLORES DE ALHUCEMAS

DES TÉMOIGNAGES EN PHOTOS
M. Santiago nous a aussi raconté des choses à propos d’Alhucemas. Par exemple, quand il étudiait dans l’ancien lycée espagnol, « El Patronato », il y avait un piano avec des touches d'ivoire (actuellement, il est ici, au Colegio !!), et les élèves en arrachaient quelques unes pour faire avec celles-ci des porte-clés.

Il nous a montré les photos de son père et nous a parlé de la venue entre les années 1927 et 1928 du roi d’Espagne, Alfonso XIII, pour voir comment était le terrain qu'il avait conquis. 
Photo de José Lacalle
Les débuts de Villa Sanjurjo


 
Alhucemas ou « Villa Sanjurjo » était une petite ville de deux rues principales, un chemin de mules vers « la baie de Quemado » et une seule route vers le port, et en plus elle n'avait pas d’eau potable et les habitants devaient  l’apporter de « Tala Youssef » où il y avait une machine de désalinisation d'eau. Les photos étaient superbes et nous étions tous très attentifs aux explications de Santiago Lacalle qui nous montraient l'évolution de notre ville.

ALHUCEMAS DANS LE COEUR
Pendant l’entretien, est apparu tout à coup un monsieur pas très grand, âgé et avec l'air d'être une personne très sympathique; il s'agissait de Pascual Román Sempere, actuel président de l'Association d' Anciens Résidents d‘Alhucemas. Et on a profité de sa présence pour lui poser des questions imprévues qui ont fini avec des réponses très intéressantes.
M. Roman, lors de l'hommage à son frère Juan Román.
Pascual est retourné en Espagne en 1973 et il avait un frère appelé Juan Román. Leur père voulait que Juan soit avocat, mais quand il est allé à Grenade il est devenu artiste parce que c'était son rêve. En plus, il a été capable de faire connaître Shakespeare en "chelja" durant son séjour en Italie (Le Chelja est une variante de l'amazigh, une langue indigène du nord du Maroc). 
Pascual Roman nous a aussi raconté des anecdotes très intéressantes et même bizarres. 
Une de celles qu' il nous a racontée parlait, par exemple : d’un jour de 1949, quand un vent violent a réduit en miettes la jetée et a dévasté « la baie de Quemado » ou une autre sur le suicide légendaire d’un monsieur nommé Pedro, qui a sauté de la falaise appelée « Morro Viejo » habillé à l'andalouse et avec son cheval noir.




Et l’entretien a fini avec un instant qui nous a beaucoup ému, quand M. Pascual a dit ces mots: "J'ai beaucoup d’amour à la ville d’Alhucemas et à ses habitants". Alors qu'il disait cela, des larmes commençaient à couler de ses petits yeux. Ça représente son amour à la ville qui l'a vu grandir et c’est ici qu’il veut que l’on l’enterre. On appelle cela: le vrai amour.

UN TÉMOIN DE LA VIE D'ALHUCEMAS: Santiago Lacalle

M. Santiago Lacalle a bien voulu répondre à nos questions:
-" Quelle est votre réaction quand vous revenez à votre ville ?
- Ce sont  des sentiments que je ne peux pas  transmettre avec des mots. Je suis très heureux  d’être ici.

-Pour vous c’est quoi la photographie ?
-La photographie peut être un mode d’expression et chacun peut représenter un paysage a partir de différentes perspectives. 

-Est-ce que cet appareil-photo a été utilisé par votre père ?
-Oui, il l'a utilisé dans son studio FOTO ESPAÑA.

-De quelle marque est l'appareil-photo? Et quand a-t-il été fabriqué?
-Je crois que c’est  une marque allemande fabriquée entre 1925 et 1930.

-Est-ce-que vous pouvez nous parler de la vie d Al-Hoceima à votre époque ?
-C'était une ville  simple avec des constructions simples, mais malheureusement tout ou presque tout a été détruit.

-J’ ai écouté que vous avez  étudié  ici au "Patronato" espagnol, c’était comment l' ambiance  alors ? Vous  vous souvenez de quelques anecdotes pour nous raconter ?
-Oui,  c’est vrai! J’ai étudié ici pendent plusieurs années et l' ambiance  était moins tranquille que celle de maintenant. Je me souviens  qu'on enlevait les touches du piano pour faire des porte-clés, alors quand j'ai vu le piano il m'a suffit de lever le couvercle du clavier pour voir que c'était notre vieux piano."

LA VISITE EN VILLE.

TOUS ENSEMBLE!!
C'est le 18 octobre et  nous sommes tous contents car nous allons visiter la ville avec des élèves d'autres lycées (Badissi, Mulay Ali Cherif et Iman Malik). Nous irons voir les plus anciens immeubles de la ville, construits par les espagnols à l’époque du Protectorat. 



Photos faites par les élèves de 4ème de ESO
NOTRE VILLE
Le premier édifice qu'on a visité c'est  la Bashaouia, qui se trouve juste à côté de notre lycée, un autre immeuble qui a été la caserne  militaire du général Sanjurjo. Ces deux monuments ont été construits au cours des années 1930 à 1935, et on les conserve en parfait état. Après avoir un peu marché , on est allés sur  la place du Rif, faite aussi par les espagnols et qu'on appelait à l'époque  Plaza de España. Sur cette place,  se trouve un des hôtels plus célèbres d'Al Hoceima, l'Hôtel Florido. Cet hôtel a été construit pendant le protectorat, et il a  beaucoup changé depuis lors. On trouve aussi un vieux restaurant nommé Villa Sanjurjo mais ce qui nous a beaucoup plu c'est voir Foto España, le studio de  José Lacalle.

Un peu plus loin de cet hôtel, on a visité deux autres édifices espagnols: le premier était une station du radio, et l'autre un hôpital privé. Finalement, on a visité l'église  de San José face au jardin Parc Chita (Ce parc avait un zoo avec des singes, de là son nom, comme la guenon de Tarzan.) Le prêtre nous a expliqué pourquoi les  églises se situent souvent face à un parc: selon lui, c'est pour faciliter la célébration des mariés en sortant de l'église

UNE BONNE EXPÉRIENCE
À vrai dire, cette expérience a été très intéressante  parce qu' on nous a mélangés avec des élèves d'autres lycées marocains pour connaître notre ville d' Al Hoceima  ou Villa Sanjurjo.





LE FILM

Nous avons vu un film aussi. Il s'agit d'un reportage de la télévision marocaine. Le reportage nous parle de notre ville pendant les années 50. Nous pouvons voir comment le président de l'Association Mémoire du Rif, Omar Lamalam, nous raconte que dans notre zone qui  avant s'appelait Tagshut les gens s'occupaient de l'agriculture et de la pêche. Après leur arrivée en 1925, les espagnols ont décidé de fonder une ville parce que c'était une position stratégique, c'est ainsi qu'ils l'ont appelée Villa Sanjurjo. Selon Yassin Errahmouni, il y a encore beaucoup de gens qui appellent la ville par son ancien nom.

La nostalgie fait revenir à AL Hoceima à ses anciens habitants espagnols. Ils visitent le cimetière chrétien où reposent les espagnols qui sont morts dans notre ville, et aussi des personnes qui ont voulu être enterrées ici. Pour Pascual Romero, un des anciens résidents, Al Hoceima est une ville spéciale où il veut être enterré. 
La chose la plus choquante de ce reportage c'est le grand amour à notre ville et à ses habitants de ces espagnols qui ont vécu ici à l' époque.


La cohabitation: passé et présent.


Nous avons voulu savoir de près ce que représentait le passé d’Al Hoceima pour une de ses habitants. En effet, quand on parle avec les personnes plus âgées qui ont vécu quand les espagnols étaient ici, on est un peu surpris par leurs souvenirs.



« - Bonjour Khadija, merci de nous donner un peu de votre temps.- C’est rien. Merci à vous.

- Ma première question: Quel est le premier nom de la ville d’Al Hoceima?
- Villa Sanjurjo.

- Pourquoi ils ont nommé la ville ‘’Al Hoceima’’ et ne lui ont pas laissé celui de Villa Sanjurjo?
-Parce que Villa Sanjurjo était le nom du général Sanjurjo. Et après l’indépendance le nom a changé à Alhucemas. Mais les personnes âges de la zone rural l’appellent encore ‘’Villa’’

- Comment était la coexistence avec les espagnols?
- La coexistence était géniale. Il n’existait pas de différence entre les espagnols et les marocains. Il n’existait pas une différence entre la religion, ni la culture, ni la vie sociale. On était comme une famille.

- Vous avez toujours des relations avec vos amis d’avant?
- Oui, nous sommes encore en contact. On se voit tous les ans. On se voit grâce à l’ Association des Anciens Résidents. Et ils ont aussi un magazine ‘’Heraldo’’, où ils racontent toutes les histoires de cette ville.

- Qu’est-ce-que vous voudriez améliorer d’Alhoceima?
- Trop de choses. En commençant par un centre culturel qui contienne tous les arts (peinture, musique, cinéma, etc.) et une université pour donner une ambiance de grande ville.

- Comment était la vie à cette époque?
- Elle était plus espagnole que de nos jours et avec une mentalité ouverte. Il y avait plus de familles espagnoles que marocaines.

- Il y a eu des changements depuis votre enfance jusqu’aujourd’hui?

- La première chose : l’école. Nous avions le système éducatif de Franco. On devait hisser le drapeau avant d’entrer au Colegio. Et en plus cette époque était pleine de touristes.

- Merci beaucoup Khadija.
- Merci à vous.


C'est un travail collectif des élèves de 4ème de E.S.O.