LES MURS DU COLEGIO
César Carrion, qui signe Ze Carrion, est un peintre urbain connu pour
ses oeuvres d'art contemporain, et surtout pour ses graffitis sur les murs des
villes.
Comme il a été présent dans notre école, on en a profité pour lui poser
quelques questions.
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Bonjour, César. On aimerait te poser quelques questions.
Bien sûr.
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Comment t'es-tu commencé à t'intéresser à l'art ?
Quand j'avais 10-11 ans, je sortais avec mes amis pour peindre des graffitis
sur les murs et je signais avec mon surnom: Ze Carrion.
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Pourquoi as-tu choisi exactement la peinture comme expression artistique
? Et pourquoi
précisément le graffiti ?
J'ai choisi la peinture parce que, pour moi, c'est une façon de m'évader de la
réalité et de me sentir libre. En plus, ça m'aide à croître comme personne,
réfléter mes angoisses et mes préocupations, et les partager avec d'autres
personnes.
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As-tu eu une formation artistique ?
J'ai fait la carrière universitaire de Beaux-Arts, qui en fait m'a vraiment
déprimé parce qu'on me disait que je savais uniquement combiner les couleurs et
que j'avais un bon nom d'artiste; mais rien de plus.
Avec le temps, je me suis rendu compte que je ne devais pas m'arrêter avec ça,
et j'ai continué par moi-même.
Je me suis intéressé au monde du vidéo-art: faire de l'art avec un support de
vidéo, qui brise avec l'idée du cinéma.
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Est-ce que ton expérience avec l'université a changé ta philosophie de
vie ?
Oui; j'ai
commencé à me rendre compte que, même si tout le monde rêve avec des grandes
voitures, il faut s’ en tenir à la réalité, car, en plus, l'argent n'est pas le
plus important: il est plus important, au moins pour moi, d'être heureux. Et c'est l'art, la
peinture et le graffiti qui me rendent heureux. Il ne faut pas arrêter de se
battre pour ce qu'on veut vraiment.
En plus, il faut savoir que, d'une manière ou de l'autre, on s'inspire tout le
temps de tout. On n'est pas des êtres individuels dont les opinions, le style,
les goûts ou la forme d'être surgissent génuinement, mais des feuilles en blanc qui
sont constamment influencées par des facteurs externes. Par exemple, on peut
voir quelqu'un dans la rue et nous dire qu'on aimerait avoir le même style que
lui, alors on s'achète les mêmes vêtements; ou alors on voit quelque chose qui
nous inspire, et on essaye de faire la même chose.
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Il y a beaucoup de gens qui sont intéréssés par l'art mais qui ont peur
de s’y consacrer, en pensant que ça n'a pas beaucoup de débouchés Qu'est-ce que tu penses de ça ?
En fait, les
Beaux-Arts ont beaucoup de debouches proffessionnels parce que, si on s'en rend
compte, tout est esthétique. Il y a des carrières comme l'architecture qui
comporte une partie artistique et créative. En plus, dehors, on voit beaucoup
de graffitis comme ceux que je fais.
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Quel est le procès pour réaliser tes oeuvres murales ?
C'est important d'avoir une morale parce que les espaces publiques sont de tout
le monde et c'est pour cela que je préfère demander la permission avant d'agir.
Parfois, simplement, on m'appelle.
Pour moi, le graffiti c'est s'appropier de l'espace publique pour améliorer son
image.
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Est-ce que tu utilises les réseaux sociaux pour montrer tes oeuvres ?
Oui, les nouvelles technologies permettent la publication de mes peintures et le fait que
des personnes de tout le monde puissent les voir.
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Quelles sont tes influences ?
J'aime beaucoup Goya, Van Gogh, et surtout Velázquez. Avec un seul trait, il dessine tout un visage
!
Quant à mes contemporains, je n'ai pas une spéciale préference.
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C'est tout, César, merci pour ton temps !
À vous.
Un article de Kamar Boughaba, Mounat El Jarmouni, Saad Mouarrik et Sara Haouzi